Le principe de base est le même partout, les gens travaillent pour gagner de l'argent, et vu qu'en plus c'est la crise, on va pas les augmenter parce qu'ils sont déjà suffisamment comblés d'avoir un travail tandis que tant d'autres personnes n'en ont pas. Les entreprises se gavent, profitent des circonstances pour être encore plus compétitifs. C'est un discours anti-capitaliste de base, il en faut. Donc j'ai pu avoir différents aperçus, et même voir une boîte où tout se passait bien et où d'un coup, ils ont tout fait déraper en changeant de ligne de conduite, triste histoire...
Je reconnais être difficile en matière de job, j'ai certaines exigences, et même si au final je suis assez obtus, je pense ne pas demander l'impossible. J'ai quelques points à satisfaire.
L'argent :
Je ne suis absolument pas exigeant, tant que j'ai ce qu'il me faut pour pouvoir vivre tranquille et mettre un petit peu d'argent de côté, ça me va. Les augmentations, c'est la base pour signifier à son employé qu'on est conscient qu'il progresse et qu'avec le temps, on s'attache à lui et on ne veut pas le voir partir, c'est humain.
L'intégration :
Quand un nouvel employé arrive, le minimum c'est de s'occuper de lui, de lui présenter le projet, les autres gens. C'est quelque chose qui prend du temps, c'est normal. La simple idée de pouvoir dire "Ouai mais ça fait une journée de perdue", c'est hors de propos. Si le type n'est pas intégré correctement à l'entreprise, il aura une première impression très négative.
L'esprit d'équipe :
Faire travailler les gens en équipe, c'est la base, les gens sont fait pour travailler en équipe, sauf quelques exceptions, mais eux on en veut juste même pas. L'idée même de travailler seul sur un projet m'est insupportable, deux sur un projet, c'est un minimum, et à deux sur un PC, c'est d'autant mieux. C'est comme avoir un tableau blanc (de base, tu pourrais trouver un substitut, mais ça n'aura pas la même classe et ça n'a pas le côté rassembleur de laisser des petits mots marrants), ça rassemble.
Ce ne sont que quelques concepts de base, mais on a beau dire que je suis un branleur, même si je suis le premier à le dire, c'est surtout qu'à mon job, ils ne savent pas me motiver.
Mon taff idéal, surtout dans un domaine aussi créatif celui du développement de logiciel, ça requiert son minimum de détente et d'ouverture d'esprit. Je considère le quota d'heures dans ce domaine comme une vaste fumisterie, surtout que rester plus longtemps va pas te faire travailler mieux.
Donc libérer l'esprit et faire en sorte que les gens se sentent bien et en plus insérer une certaine cohérence d'équipe, c'est pas spécialement compliquer. Tu mets en place chaque jour une heure de lan ou de je ne sais quoi, avec les libertés qui vont avec. Un truc génial avec l'humain c'est qu'il a des remords. Donc même si il fait deux heures de pause street fighter dans l'après-midi, il va avoir la conscience coupable et va rester plus longtemps. Si il y a des abus, ça se verra de toute manière. Et si il faut mettre les bouchées doubles sur un projet, ça se fera dans une bonne ambiance et les gens seront un minimum impliqués pour accepter sans sourciller. Est-ce que ça pose problème ? En terme de rentabilité, l'idée de "ouai mais si on supprimait ces pauses, on ferait plus de profit !", primo, à quel prix ? Sur un mois, deux mois, ouai, mais après, t'aurais sabordé l'ambiance, ça finirait par retomber. Secondo, le profit est subjectif, et c'est pas sur la motivation de tes employés que faut aller le chercher.
Ça, c'est la première idée. La suite est toute aussi bien. Si tu travailles dans un domaine où les idées génèrent du revenu, pourquoi ne pas mettre en valeur les idées de tes employées ? Pourquoi ne pas les écouter ? L'idée a déjà été mise en application dans un certain nombre d'entreprise, notamment Google. Un jour de ta semaine, mettons le vendredi, les employés, peuvent travailler sur le projet de leur choix. Et le soir, tu fais une petite soirée où les gens montrent et expliquent ce sur quoi ils travaillent.
Impacts ? Les gens peuvent travailler sur des projets qui leurs tiennent à coeur, faire des recherches, aller à des conférences, s'autoformer, etc, en bref, tu vas continuer à motiver tes employés, ils vont adorer avoir l'occasion de mettre en valeur leurs idées. Puis les soirées de mise en commun, une occasion de faire la fête.
C'est beaucoup demander, je m'en rends compte. Je dirais même, c'est pas à la portée de tout le monde. Il faudrait faire preuve d'ouverture d'esprit, de bonne volonté. Un truc que peu de patrons sont prêts à faire. Mais ce n'est pas tout, car là encore, on s'expose encore au danger de se faire racheter, d'un patron qui prend les décisions tout seul. Il y a un statut d'entreprise impressionnant et largement sous estimé : la SCOP (voir ici pour plus d'infos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_coop%C3%A9rative_et_participative ). Un statut des plus intéressant qui dit qu'au bout de X temps (par défaut mettons 2 ans), un employé devient associé, et prend donc part aux décisions prises par l'entreprise. C'est la base, ou plutôt, ça devrait l'être, et on reste toujours dans l'esprit motivation des gens, leur donner des responsabilités, un rôle.
Enfin voilà, si je devais un jour fonder une entreprise, ça serait sûrement ce genre d'entreprise. Une forme de travail idéal où je me lèverais heureux d'y aller, heureux de me coucher tôt pour être en forme. Perfect job for me.